Homélie du 16ème dimanche du temps ordinaire
Abbé Jean Compazieu | 11 juillet 2021Rassemblés, nous sommes nourris
par la Parole de Vie
La volonté de Dieu c’est de rassembler tous les humains près de lui et entre eux. Il veut les inviter à la paix. La première lecture nous dit qu’il n’est pas content des rois d’Israël. Ces mauvais bergers sont responsables du désastre qui a conduit leur peuple en exil. La grande priorité de Dieu c’est le bonheur de son peuple ; c’est pour cette raison qu’il décide de prendre les choses en main : il ramènera lui-même toutes ses brebis dans leur enclos. Viendra alors un vrai berger qu’il suscitera lui-même.
Dans la seconde lecture, saint Paul nous apporte un éclairage nouveau sur cette prophétie : il nous invite à nous tourner vers la croix du Christ. En mourant pour tous les hommes, Jésus nous révèle que l’amour de Dieu est universel. Tous ces gens qui s’étaient éloignés de lui sont ses fils. Il veut les réunir tous pour les combler de son amour. Cet amour qui se révèle sur la croix vient annoncer le pardon et la réconciliation des hommes pécheurs avec Dieu. Le mur qui les séparait est abattu. La croix du Christ unit le ciel et la terre. Elle attire tous les hommes à lui.
Dans l’Évangile, saint Marc nous montre les apôtres qui reviennent de la mission que Jésus leur avait confiée. Ils lui rapportent tout ce qu’ils ont fait et enseigné. Il les invite à venir à l’écart pour se reposer “dans un endroit désert”. Oui, bien sûr, ils en avaient besoin ; mais le plus important est ailleurs : tout apostolat doit se nourrir de méditation et de contemplation. C’est dans le silence et la prière que Jésus se repose. Et de nos jours, nous voyons de plus en plus de gens qui cherchent cette forme de repos dans les monastères.
Mais nous voyons bien que tout ne se passe pas comme prévu : au lieu du silence dans le désert, c’est une foule immense qui cherche à voir Jésus, à le toucher et à l’entendre. Beaucoup avaient choisi de suivre Jean Baptiste ; mais après sa mise à mort par le roi Hérode, ils se sont rapprochés de Jésus. Face à cette foule, il est saisi de pitié. Il ne supporte pas de les voir partir dans tous les sens comme des brebis sans berger. Alors, il prend lui-même le relai et se met à les enseigner longuement. Lui-même nous dit qu’il est “venu chercher et sauver ceux qui étaient perdus”.
Cet Évangile nous renvoie également aux foules d’aujourd’hui. Nous vivons dans un monde blessé par les guerres, les violences, le désespoir. Nous pensons à tous ces enfants qui ne peuvent pas bénéficier de l’école. Ils sont victimes d’exploitation et d’injustice. Ailleurs, des jeunes sont désorientés. Ils deviennent la proie de toutes les tentations. Beaucoup croient trouver leur bonheur dans une secte. D’autres foules courent après l’argent, le confort, les richesses matérielles. Ils croient qu’avec plus d’argent et plus de confort, ils seront plus heureux. Mais ils s’aperçoivent que tout cela ne suffit pas à leur soif de bonheur.
Le grand manque dont Jésus a pitié, c’est l’ignorance, c’est l’erreur dans laquelle les foules sont immergées. “L’homme ne vit pas seulement de pain mais de toute parole qui sort de la bouche de Dieu. » Et pour répondre à ce besoin essentiel, Jésus enseigne longuement.
Le 1er service que Jésus rend aux foules désorientées, c’est de les réorienter. Il enseigne le sens profond de la vie humaine. Le Seigneur, “Berger de toute humanité” ne cesse de nous appeler à revenir vers lui. Lui-même vient à notre rencontre. Il nous rejoint dans l’Eucharistie que nous célébrons en ce dimanche. Il vient nous apporter la lumière de sa présence et la chaleur de son amour.
Ce don merveilleux que nous recevons du Seigneur, nous ne pouvons pas le garder pour nous. Il nous est donné pour être communiqué à tous ceux et celles qui nous entourent. Prêtres, religieux et laïcs, nous sommes ensemble responsables de cette immense prédication, de cet universel témoignage. Nous avons conscience de nos faiblesses. Nous savons que cette mission dépasse nos possibilités humaines. Mais si le Seigneur nous appelle à lui c’est pour refaire nos forces, nous ressourcer. Il nous envoie vers les foules de notre temps, en particulier les plus petits, ceux et celles qui sont avides de justice et de paix.
Dans ce monde souvent désemparé et déboussolé, nous sommes tous envoyés pour témoigner de la tendresse de Dieu. En ce jour, nous prions le Seigneur de mettre en nous cette tendresse et cette pitié envers les brebis sans berger d’aujourd’hui.
Sources : Revues liturgiques Fiches dominicales, Feu Nouveau, Cahiers Prions en Église, Vivre la messe du dimanche 2021, dossiers personnels
« Les Apôtres se réunirent auprès de Jésus, et lui annoncèrent tout ce qu’ils avaient fait et enseigné. Il leur dit : ‘Venez à l’écart dans un endroit désert, et reposez-vous un peu.’ » (Mc 6:30-31) ‘Reposez-vous un peu.’ Quelle tendre sollicitude envers ses apôtres. Après cette première mission qu’Il leur a confiée, Jésus les invite à se retirer loin de la foule pour se reposer. Il leur recommande de fuir le bruit, les allées et venues, afin de retrouver dans le calme la paix intérieure. Une réelle nécessité après une période d’intense activité. Souvent, Lui-même n’a pas hésité à se mettre à l’écart pour prier ou pour échapper aux sollicitations de la foule. Le fait est si important que saint Marc prend le soin de préciser : « Alors, ils partirent en barque pour un endroit désert, à l’écart. » (Mc 6:32) ‘Un endroit désert’, ce lieu si calme, loin de toute animation, permet à l’homme de se retrouver face à lui-même.
Le don de soi a été de tout temps un des points centraux de la culture chrétienne. Mais le danger du surmenage, et aussi du vide que cela peut produire, constitue un risque de rupture ou un frein sérieux à cet élan de générosité. L’alternance entre travail et repos, propre à la nature humaine, est voulue par Dieu comme il en ressort du récit de la création : « Dieu avait achevé l’œuvre qu’il avait faite. Il se reposa, le septième jour, de toute l’œuvre qu’il avait faite. » (Gn 2:2) De temps à autre, le ressourcement est nécessaire pour vivre un engagement à long terme. Cette pause est bénéfique pour nous donner les moyens de servir dans la durée. Un repos qui nous procure la paix. Cette paix intérieure, c’est bien plus qu’une simple sensation de détente du corps. Elle nous offre la possibilité de nous élever vers une autre dimension de l’âme, vers l’intime expression de notre individualité. Elle nous permet de voir le côté le plus subtil des choses et nous libère des ressentiments négatifs envers les autres. Au cœur de l’action, nous avons besoin de rejoindre notre for intérieur pour retrouver l’Énergie pour être en meilleur forme d’attaque. Jésus nous y attend ! Il nous encourage à tirer le meilleur profit de ces moments de recueillement. Dans la sérénité, notre horizon s’ouvre à de nouvelles perspectives. L’âme en paix, nous apercevrons mieux la beauté des choses. Nous serons en mesure d’apprécier un simple geste de délicatesse de notre entourage. C’est la meilleure manière d’aborder la vie. Un chemin tout en douceur qui arrondit les angles et facilite les échanges. Notre existence en sortira transformée et embellie !
La vie semble parfois nous donner le sentiment d’être pris dans un labyrinthe. Dans le feu de l’action, nous tournons en rond, cherchant de nouvelles orientations pour nous en sortir. Sous la pression, nous essayons de trouver le bon chemin… pour nous retrouver au bout du compte à notre point de départ. Quel choix faire, quelle direction prendre ? Dans une telle situation, un temps d’arrêt s’impose. ‘Venez à l’écart et reposez-vous un peu’ nous dit Jésus. Il est temps de prendre de la distance avec notre quotidien animé, parfois frénétique, pour nous recentrer. Il nous faut du repos pour reprendre nos esprits et retrouver la sérénité. Nous mettre en retrait pour laisser émerger en nous la paix intérieure ! Prendre du temps pour soi dans ces cas là n’est pas un luxe, mais une nécessité. Prendre du recul pour retrouver le rythme harmonisant actions et vie intérieure. Prendre de la hauteur pour trouver de nouvelles perspectives. L’horizon dégagé, nous pourrons discerner l’essentiel de l’accessoire, relativiser une situation complexe pour sortir de l’engrenage de l’action. Détendus, nous pourrons rétablir plus facilement la connexion avec nous-mêmes et avec Dieu. Nous redécouvrirons la présence aimante de Dieu dans notre vie. Savoir se reposer, c’est un art de vivre !…
Se reposer ne consiste pas à ne rien faire mais c’est savoir s’arrêter pour se ressourcer ! C’est déposer sa fatigue pour retrouver des énergies nouvelles. C’est être en rupture avec le quotidien qui use, avec la routine et les habitudes qui nous dessèchent. C’est ralentir son rythme pour retrouver le souffle et la motivation afin de mieux se relancer dans la vie.
Se reposer c’est remettre de ordre son intérieur malmené par l’excitation permanente, par la multiplicité des activités qui nous dispersent. De temps à autre, arrêtons-nous donc quelques instants pour retrouver cette sérénité du cœur.
Se reposer c’est se mettre davantage à l’écoute de notre entourage, car dans l’agitation, nous n’avons pas assez de temps pour être au plus près de nos proches. La qualité de notre vie, de notre disponibilité aux autres s’en trouvera renouvelée.
Se reposer c’est laisser Dieu résonner en nous jusqu’à nous sentir en harmonie avec Lui ! Le degré du bonheur se mesure par l’ampleur de la quiétude de l’âme. Apaisés et détendus, nous rentrons dans notre for intérieur pour une retrouvaille intime avec Dieu.
« Le Seigneur est mon berger : je ne manque de rien. Sur des prés d’herbe fraîche, il me fait reposer. » (Psaume 22:1) En cette période de vacances, reposons-nous dans l’amour de Dieu. Prenons un temps de recueillement pour être davantage à l’écoute de ce que le Seigneur nous suggère. Il nous attend au fin fond de notre âme. Puisons en Lui notre énergie intérieur pour mieux avancer et affronter les défis qui peuvent se présenter à nous dans l’avenir. « Venez à moi vous tous qui ployez sous le poids du fardeau et moi je vous procurerai le repos. » (Mt 11:28)
Nguyễn Thế Cường Jacques
Un très grand MERCI pour le travail que vous faites et surtout pour la clarté de vos analyses sur les textes des évangiles.
Si vous avez besoin de notre apport, n’hésitez pas .
Sylvain
bonjour je me posse la question j ecoute des pretres des eveques parlaient d une profondeur de la PAROLE DE D IEU ET JE VOIE LE RECULLE DU MONDE CHRETIENS ABANDONNER L EGLISE ?????????????????????????????????????????????????